D'une manière résumée les glossectomies se pratiquent :
- lors de nércose linguales plus ou moins étendues (brulûres, chenilles...)
- lors de néoplasies linguales
- lorsque la langue par son importance (macroglossie) ou son interposition permanente entre les arcades incisives menace l'équilibre de l'occlusion.
La technique la plus classique est la glossectomie losangique médiane
La section au bistouri à lame franche est réalisée aprés une hémostase de compression (pinces à enterotomie "bec de canard"). Un triangle isocèle dont le sommet est distal est retiré (sa hauteur est fonction de la resection souhaitée), les bords cruantés sont rapprochés et suturés à points séparés a l'aide de fil résorbable de gros calibre (ex Vicryl) de façon à éviter le cisaillement. La face dorsale et ventrale de la langue est suturéee. Le point de pénétration de l'aiguille est éloigné de l'incision pour éviter les dehiscences, de nombreuses demi clef sont nécessaires pour que les noeuds résistent (possibilité de coller les chez libres au cyanocrylate, possibilté d'utiliser des agrafes à la place des sutures classiques)
1) glossectomies lors des nécroses linguales (chenilles)

Lors de nécrose linguale en particulier à la suite d'ischémie par envenimmation par les chenilles processionnaires le praticien peut être amené à des résections linguales. Ici un exemple de résection limitée à la partie rostrale de la langue.
2) glossectomies lors d'interposition lingale permanente
L'interposition permanente de la langue est à l'origine de troubles de l'éruption et/ou de l'occlusion (à l'instar de la succion du pouce chez le bébé).
- trouble de l'éruption : retard d'égression des pinces inférieures
- trouble de l'occlusion : vestibuloversion de l'arcade inférieure
1° exemple de cas clinique :
Interposition permanente de la langue. Dans ce cas les conséquences étaient une vestibuloversion de l'arcade incisive inférieure. Traitée par glossecomie et pose d'appareil orthodontique.

L'arcade incisive du fauve de bretagne ci-dessus

Sutures dorsales (sur le croc de gauche une des bagues supportant le fil vestibulaire est visible).

Sutures ventrales

Remarque : chez le chat persan les interposition linguales sont fréquentes (surtout chez les individus surtypés), mais cette interposition n'est pas forcémment la traduction d'une macroglossie mais le plus souvent d'une béance incisive. Cette béance étant liée le plus souvent à une occlusion de classe III squelettique. La béance n'arrange pas les choses car l'interposition linguale qui en résulte aggrave la vestibuloversion des incisives mandibulaires.
2° exemple de cas clinique :


Autre exemple d'interposition permanente de la langue : la carène de la face ventrale de la langue en appui sur les pinces provoque une égression incomplète des incisives centrales.
3) glossectomie lors de macroglossie (CKC)


Chez ce Cavalier king Charles la macroglossie s'accompagne d'une interposition latérale permanente de la langue. La langue pendante à l'exterieur de la bouche est souvent le siège de plages de nécrose superficielle trés nauséabondes qui rendent l'intervention chirurgicale impérative. La section losangique est dans ce cas dysymétrique de façon à corriger la position de la langue.