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ETUDE SUR 9 BACTERIES ANAEROBIES ET CAPNOPHILES PATHOGENES RENCONTREES

       LORS DE GINGIVO-STOMATITES  CHRONIQUES ULCERATIVES CHEZ LE CHIEN

 

La  plaque dentaire (biofilm) qui se forme sur la couronne a tendance par son accumulation à se propager dans l’espace sous gingival, cette migration  sous gingivale s’accompagne d’une modification de la flore vers une flore plus anaérobie. La présence de ces anaérobies (et surtout de certains) est responsable de la maladie parodontale. La présence des anaérobies transforme une flore commensale en flore parodontopathogène. Il est admis que le  développement  des parodontites est lié à des réactions  inflammatoires  et  immunitaires de l’hôte en relation directe avec la bactériologie locale.

 

 

Les souches sélectionnées sont celles prévues pour un kit de prélèvement pour test microbiologique spécifique parodontal utilisé en médecine  humaine, ce test diagnostic permet la détermination des principaux germes marqueurs de la parodontite ainsi que du nombre total de germes. Plus les valeurs de concentration pour ces germes est élevée, plus le risque de perte d’attache progressive est élevé. En cas de détection de plusieurs germes, le risque est plus élevé que lors de détection d’un seul germe.

 

Les souches sélectionnées sont :

- Actinobacillus actinomycetemcomitans

- Tannerella forsythensis  (anciennement Bacteriodes forsythus)

- Campylobacter rectus

- Treponema denticola

- Eikenella corrodens

- Prevotella intermedia

- Peptostreptococcus micros

- Porphyromonas gingivalis

- Fusobacterium nucleatum

 

La validation et /ou l’adaptation de ce test peut livrer au vétérinaire spécialisé en stomatologie des informations importantes complémentaires aux paramètres cliniques :

- mise en évidence du ou des germes clé de la parodontite « agressive »

- aide à la décision dans le choix de la thérapeutique

- contrôle du succès thérapeutique et de la stabilité parodontale

 

Animaux sélectionnés pour l’étude

Il s’agit de chiens présentés ou référés pour des parodontites sévères et réfractaires aux traitements, ou pour des parodontites très ulcératives. Dans tous ces cas ces chiens présentaient soit des lésions inflammatoires, soit des ulcères, soit des accumulations de plaque ou des récessions anormales, soit l’ensemble de ces lésions associées. Chaque animal a donc été scoré en fonction des lésions rencontrées (indice de plaque de 0 à 3, indice d’inflammation de 0 à 3, indice d’ulcère de 0 à 3, indice de récession et furcation de  0 à 3), de façon à cumuler un indice global (plaque   +  inflammation  + ulcère + récession/furcation) ; le score le plus élevé étant 4x3=12.

Les chiens inclus avaient sensiblement des indices globaux entre 5 et 10.

 

Prélevements

Ils sont réalisés à la jonction coronogingivale en introduisant doucement et sur 1 à 2 mm dans le sulcus des pointes de papier stériles pendant 10 secondes.

En général l’analyse est « multi-sites » et intéresse 3  à 4 sites avec une pointe de papier par site, les pointes de papier sont placées dans un même tube sec et expédiées pour analyse PCR.

 

Analyses réalisées

Analyse qualitative et quantitative effectuée en laboratoire basée sur la technique PCR (polymérase chain reaction) en temps réel par amplification de l’ADN isolé des bactéries prélevées. Cette méthode est entièrement standardisée. L’utilisation de plusieurs amorces et de sonde garantit la spécificité de la detection. Le seuil de cette méthode est de 100 bactéries par espèce.

 
a) Qualitatives :
Recherche et typage de la flore spécifique anaérobie représentée par les 9 paropathogènes cités


b) Quantitatives:

Ont été évalués les paramètres suivants :

la flore totale : détermination de la charge bactérienne totale (quantité totale des bactéries présentes dans l’échantillon de plaque)


la flore spécifique anaérobie représentée par les 9 parodontopathogènes   cités quantifiée pour chaque souche : la périoanalyse donne le pourcentage de chaque type bactérien par rapport à la flore totale, et indique également la prédominance d’une souche par rapport à l’autre.

 

Résultats

- sur l’ensemble des chiens la flore totale et les germes spécifiques sont quantifiés à J0 .

- sur un certain nombre de chiens (5)  cette même flore totale et spécifique est également étudiée après  3 semaines d’antibiothérapie (+ une semaine d’arrêt du traitement) de façon à juger la décroissance et la disparition éventuelle de certains pathogènes : modification du « profil bactériologique ».

- pour chaque animal le profil de la flore à J0 est confronté à la clinique et aux scores parodontaux de manière à tenter d’établir des corrélations entre germe (ou entre associations de germes  pathogènes) et symptomatologie  (gingivite chronique, parodontite chronique, gingivite et/ou parodontite ulcéreuse, parodontite juvénile généralisée, parodontite à progression rapide…)

- pour chaque animal une antibiothérapie sera définie en fonction des germes rencontrés et de leur sensibilité  reconnue (recommandations AFSSAPS)

  a) la flore totale s’échelonne entre 2x109 et 5x1011 

  b) les flore anaerobies pathogènes  entre 2x106 et 5x109

  c) Actinobacillus actinomycetemcomitans n’a jamais été retrouvé sur les 15 chiens prélevés

  d) Fusobacterium nucleatum est présent sur 100 % des prélèvements à des concentrations élevées

  e) les souches dominantes sont Fusobacteruium n. , Porphyromonas g, .Tannarella f. retrouvées en fréquence et en concentration élevées, la présence de ces souches semble corrélée à l’intensité des lésions et au score global élevé.

  f) plus la charge bactérienne totale est élevée plus les scoring sont haut.

  g) les analyses renouvelées après antibiothérapie montrent une baisse de la charge globale (mais sans effondrement : ce qui est souhaitable) ainsi qu’une baisse de la concentration de certains pathogènes majeurs, voire leur disparition : d’une manière générale modification positive du profil bactériologique buccal.

 



Conclusion
 :



Ce test PCR prévu pour la stomatologie humaine, après amélioration par simplification des souches recherchées (Actinobacillus a.)  pourrait être validé en médecine vétérinaire dans le sens où il apporte une aide au diagnostic et à l’orientation possible de la stratégie thérapeutique ainsi que du suivi et de la maintenance de ces traitements par analyses répétées.

 

 

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