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Le complexe  gingivo stomatite chronique féline  (CGSCF) est un ensemble d’affections buccales du chat dont la caractéristique est constituée par une inflammation chronique de la bouche. Parmi les zones affectées la région caudale de la bouche (stomatite caudale) est le siège des inflammations les plus sévères (muqueuse à l’aspect prolifératif ) et les plus rebelles aux traitements. C’est dans cette forme que le calicivirus (FCV) est systématiquement retrouvé.


Cette affection constitue pour le vétérinaire  et le  propriétaire du chat une véritable frustration en raison en raison des échecs thérapeutiques fréquents liés au caractère plurifactoriel du complexe. En effet des agents viraux (FCV en particulier) avec co-infection possible par les rétrovirus, des lésions du collet dentaire (Neck lesions ou FORL), des antigènes de la plaque dentaire et une dysimmunité locale participent à cette inflammation.


Parmi tous ces facteurs deux méritent plus d’attention : le FCV et la composante immunopathologique.


Les éléments en faveur d’une réponse immunitaire exacerbée outre l’infiltrat lymphoplasmocytaire sont l’hypergammaglobulinémie, l’élévation de concentration  des cytokines dans les lésions, l’augmentation des Immunoglobulines pro-inflammatoires dans le sang et la salive (IgG,IgM), la faible concentration des IgA dans la salive, le taux élevé des
LTCD8 ; autant d’arguments qui permettent de penser à un mécanisme de réponse de type Th1 dont la médiation cellulaire (cytotoxique) contribue à la dégradation de l’épithélium de la muqueuse buccale. La réaction inflammatoire non spécifique aboutit elle aussi à une désorganisation de cet épithélium ; dés lors muqueuse et sous muqueuse sont exposées à un nombre accru d’antigènes. Ces antigènes de plus en plus nombreux activent les LT : le cycle de l’infiltration lympho-plamocytaire est amorcé.


Chez le chat le FCV n’est pas seulement un agent du coryza, il joue aussi un rôle dans la pathogénie des somatites. On est en droit  à son sujet de s’interroger sur la dérive antigénique des souches pathogènes (souche vaccinale ?). Le calicivirus évolue ainsi en « quasi espèces » et de nombreuse observations démontrent sa grande variabilité liée aux capacités de mutation de ce virus à ARN. Des formes hypervirulentes, mortelles, ont été décrites (EU,FR) et la simple observation de l’évolution des stomatites à FCV chez les propriétaires de nombreux chats est révélatrice de l’exacerbation de la virulence au regard de la gravité des signes cliniques et du taux élevé d’échecs thérapeutiques dans ces chatteries.


Freiner la réponse immunitaire emballée, lutter contre les virus, soulager les lésions inflammatoires et prolifératives : autant de raisons d’espérer qu’une classe thérapeutique présentant ces propriétés, telles  les cytokines, puisse trouver sa place dans l’arsenal des soins.


Les cytokines, solubles, médiatrices des communications intercellulaires interviennent dans la réponse immunitaire acquise et la prolifération cellulaire. Concernant les virus, l’interféron alpha recombinant humain a prouvé son efficacité à faible dose dans la réduction temporaire de la virémie chez l’animal. L’interféron oméga vétérinaire qui présentait déjà une AMM dans la calicivirose aigue a connu récemment des extensions d’indication aux rétroviroses.


En ce qui concerne les stomatites chroniques son utilisation « standard »  par voie sous cutanée (1 MUI/kg/j) a montré une activité « clinique » au moins égale à la corticothérapie (avec pour avantage un affranchissement des effets secondaires de cette dernière). A aucun moment ces potentialités  ne doivent faire oublier au praticien que l’étape « dentaire » de la prise en charge de ces chats est la phase première et essentielle du traitement : l’extraction des dents affectées par des lésions résorptives ou en regard de sites ulcéro nécrotique doit toujours précéder les traitements antiviraux et anti inflammatoires.


Nous ne savons pas à ce jour  utiliser pleinement les cytokines, il s’agit sûrement d’un produit  en devenir dont l’exploitation rationnelle va nous demander encore de longs essais cliniques en tout cas dans le domaine des posologies mais surtout dans celui des voies d’administration et de leur rythme. Cela reste une classe de produit  qui, plus que toute autre, est à manipuler avec ses
précautions   d’usage et ses recommandations. 


Alors encore un peu de patience !  Cela nous laisse beaucoup de temps pour s’entraîner à extraire les prémolaires de chat. Ah dur, dur !

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