Ce chat, âgé de 11ans, est présenté chez un confrère suite à l'apparition d'une masse sous cutané au niveau de la joue gauche. Une plage ulcéro nécrotique est mise en évidence au niveau de la commissure des lévres à gauche. Ce chat avait subit , dans le passé, une exérèse de masse au niveau de ce même site chirurgical. L'analyse histopathologique était revenu en faveur d'un liposarcome de haut grade, peu différencié et localement infiltrant. Le confrère réalise une exérèse a minima de la masse et de la zone ulcéro-nécrotique. Une membrane imprégnée de doxorubicine est disposée au cours de l'intervention au niveau du site chirurgicale avant fermeture, une récidive du liposarcome étant fortement suspectée.
Le chat est présenté pour second avis suite à la déhiscence des ligatures 5 jours après l'exérèse.
Les marges de la plaie déhiscente mettent en evidence un tissue cutané épaissi, fibrosé et ulcératif en certain endroit faisant fortement suspecter une infiltration tumorale cutanée secondaire à la masse retirée 5 jours auparavant.
Après discussion avec les propriétaires, la réalisation d'une chimiothérapie associée à une radiothérapie n'est pas envisagée. La reconstruction de la joue gauche avec un lambeau cutané prélevé au niveau de l'encolure après parrage large du site chirurgical et retrait des tissus infiltrés est décidée.
Sous anesthésie générale, le chat est préparé (tonte large, désinfection chirurgicale), le site de prélèvement étant au préalable identifié. Après parrage chirurgical de la zone de déhiscence et retrait de l'ensemble des tissus anormaux, le lambeau cutané est découpé. La base du lambeau est située latéro-ventralement à la base du pavillon auriculaire, lieu d'émergence de l'artère auriculaire caudale irrigant ce lambeau. La taille du lambeau est déterminée par la somme de la taille du site chirurgicale associée à la distance séparant ce site du site de prélèvement. Il ne faut pas que le lambeau soit trop court car il existerait des tensions tissulaires importantes défavorisant la cicatrisation. Il ne faut pas non plus qu'il soit trop long au risque d'observer une nécrose de l'extrémité du lambeau.
Après positionnnement du lambeau, celui-ci est suturé via des points simples à l'éthilon 3/0 (fil non résorbable).
Un controle est prévu 1 semaines après l'intervention puis au retrait des points au bout de 15 jours.
Au controle prévu 1 semaine post-opératoire, le chat présente depuis 2 jours un grattage intense de la zone chirurgicale. Malgrè la collerette, celui-ci est parvenu à atteindre le site de greffe et à provoquer une déhiscence partielle du lambeau. Face à cette situation, les proprétaires ne désirent plus poursuivre les soins et opte pour un arrêt du traitement et l'euthanasie du chat.
Le prurit au niveau du site chirurgical peut être la conséquence du phénomène de cicatrisation tissulaire comme un signe de présence d'infitrat tumoral. Une autopsie n'ayant pas pu être réalisé, ceci ne peut être qu'hypothèses.