Chez le chat persan la linguoversion de la canine est une déviation assez souvent rencontrée. Elle peut provoquer une malocclusion et des problèmes de déviation de la mandibule car la canine inférieure antagoniste peut subir un contact prématuré.
Dans le cas présenté ci-dessous la malocclusion, liée à la malposition d'une canine maxillaire, nous imposait soit l'extraction de la canine maxillaire gauche (à droite sur la photo) soit une tentative de repositionnement de la dent après luxation-réimplantation et cela malgré les risques de non ostéo intégration de la dent dans son nouveau site ou de nécrose avasculaire de la pulpe. La canine gauche était linguo et disto versée ; il fallait donc la vestibuler et la mésialiser. Le but de cette tentative de traitement est de déplacer la dent au cours de sa luxation de la manière la plus atraumatique possible et de la stabiliser dans une position optimum par la pose d'une contention rigide en résine prenant appui sur l'autre canine et la ligne d'arcade incisive (arche canines-incisives).
La dent est doucement luxée sans l'extraire à partir de sa position palato distale anormale, elle est mésialisée et vestibulée, puis lorsque sa position normale est obtenue (avec occlusion physiologique ) elle est maintenue en place par un set up en résine (orthorésine) dont le scellement est assuré par sa propre rétraction.
Une vue après la pose de la contention en résine.
Très rapidement (une heure) après la pose de la résine (non collée) un saignement s'insinue entre la résine et la canine et compromet la qualité de l'auto-scellement par la résine (lié à sa rétractation). La résine est déposée, nettoyée, séchée, le site est également nettoyé et séché puis la gouttière de résine est replacée et scellée au verre ionomère (ortho fuji LC), elle sera maintenue en place un mois.
La gouttière replacée et scellée au verre ionomère. Elle sera maintenue en place 1 mois.
Après 7 mois la canine réimplantée est toujours en place, elle ne présente pas d'hypermobilité et n'est pas sensible (à la percussion et au froid). Sa cuspide est légèrement fracturée sans effraction pulpaire (fracture survenue lors du retrait de la résine par la morsure du davier qui a ébréché l'extrémité de la dent), la gencive marginale est rouge car le collet de la dent est encore recouvert de ciment de scellement.
Sur cette vue : la gingivite marginale liée à la présence de ciment verre-ionomère que l'on devine sur les faces vestibulaire et distale. L'occlusion est satisfaisante.
Une radio de l'apex est prévue à court terme.