Une chienne cavalier king charles de 3 ans est amenée en consultation de référé pour une masse proliférative se développant autour de la canine mandibulaire gauche. Deux tentatives d'exérèse locale ce sont soldées par des récidives rapide de la masse en question. Une première histologie est revenu en faveur d'une gingivite hyperplasique bénigne mais aux vues de l'évolution il semblerait que ce soit beaucoup plus agressif.
Une seconde biopsie assortie d'un bilan d'extension loco régional et pulmonaire par scanner révèle un carcinome épidermoïde infiltrant la mandibule gauche ET droite sans anomalie visible au niveau des NL locorégionaux ainsi qu'au niveau pulmonaire
après discussion et présentation des options, les propriétaires sont décidés pour une mandibulectomie rostrale totale.
La mandibulectomie rostrale se réalisera de chaque coté entre la PM 2 et la PM3. Cette technique reste adapté pour ce cas mais s'il avait fallu enlever une partie plus importante de mandibule une autre approche chirurgicale aurait été nécessaire.
La chienne est placée en décubitus dorsale après induction et relais de son ansethésie à l'isoflurane. La muqueuse mandibulaire est incisé au bistouri à lame froide depuis la PM3 mandibulaire gauche jusqu'à la PM3 mandibulaire droite. La muqueuse ainsi que l'ensemble des tissus mous du menton sont décollés progressivement des mandibules jusqu'à hauteur des PM3.
Ensuite à l'aide d'une scie circulaire orthopédique les mandibules sont coupées. L'hémostase est spontanée et ne nécessite pas de gestion particulière. Deux perforations sont réalisées à l'aide d'une broche de 1.2mm au niveau des mandibules afin de faire passer les points de soutien de la muqueuse venant recouvrir les mandibules. Des points simples sont réalisée avec la muqueuse du frein lingual à sa base. L'amputation étant relativement important, la surface de la peau du menton est réduite. Cette technique de suture permet de réaliser un bourrelet avec la lèvre inférieure et ainsi de contenir la langue.
La chienne doit réapprendre à se nourrir ainsi les propriétaires doivent lui proposer différente forme d'aliment et de texture afin qu'elle s'adapte. rapidement la chienne se nourrit de petit croquette dans un petit récipient grâce à sa langue.
La chienne est revue 1 mois plus tard. La cicatrisation est très bonne et quasiment terminée. la chienne ne présente aucune gène et aucune anomalie esthétique majeure si ce n'est une légère hypersalivation sur le menton. La chienne mange très bien et se comporte tout à fait normalement.
Durant cette technique une broche peut être mise en place entre les deux mandibules en cas de mobilité importante et de risque de gène. Dans notre cas, il n'a pas été décidé de placer de broche et la chienne ne s'en porte pas plus mal.